L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a organisé la première réunion mondiale sur les maladies tropicales négligées (MTN) affectant la peau dans son siège de Genève, en Suisse, du 27 au 31 mars 2023. Cette réunion au format hybride a rassemblé environ 800 experts, partenaires et parties prenantes de 86 pays.
Le principal objectif était d’évaluer les progrès et les défis liés à la mise en œuvre d’activités intégrées de lutte contre les maladies respiratoires non transmissibles au niveau national. Des séances ont été organisées sur les outils de formation, le handicap, la réadaptation et l’inclusion, les diagnostics, les traitements et la recherche opérationnelle, entre autres.
En juin 2022, l’OMS a publié une feuille de route stratégique pour le contrôle et la gestion intégrés des MTN affectant la peau. Sur les 20 MTN, plus de la moitié se caractérisent par des symptômes cutanés, dont l’ulcère de Buruli. Sa prévention et son mode de transmission restent inconnus, d’où l’importance d’un diagnostic et d’un traitement précoces.
Le développement d’un test rapide pour le diagnostic de l’ulcère de Buruli
Comme l’indique la feuille de route 2021-2030 de l’OMS pour les MTN, l’objectif est de contrôler cette maladie, la proportion de cas de catégorie III (stade avancé) au moment du diagnostic devant être ramené à <10% en 2030, alors qu’elle se situe actuellement à environ 30%. La mise au point d’un test rapide pour le diagnostic de l’ulcère de Buruli dans les centres de soins de santé primaires est donc une priorité. Comme l’a mentionné Israel Cruz, responsable de la gestion des données et du suivi de l’essai BLMs4BU et chef du département de santé internationale de l’École nationale de la santé publique de l’Instituto de Salud Carlos III, lors de sa présentation de l’examen des tests de diagnostic actuels pour les MTN cutanées.
La priorité des traitements médicamenteux actuels de l’ulcère de Buruli est de réduire la durée du traitement en adoptant une approche rentable. Trois essais cliniques sont en cours, dont l’essai BLMs4BU.


Lors de la séance de traitement, Christian Johnson, coordinateur des essais cliniques au Bénin et conseiller médical de la Fondation Raoul Follereau, a présenté l’avancement de la phase II au Bénin. Il a insisté sur « la difficulté de garantir la disponibilité de médicaments spécifiques et la nécessité de renforcer les stratégies de dépistage actif pour atteindre les patients atteints de l’ulcère de Buruli ». De plus, il a mentionné le passage de l’essai clinique à la phase III au Ghana, en Côte d’Ivoire et au Togo. La dernière concerne le recrutement de patients depuis le mois de mars de l’année en cours.
Un atelier intitulé Current and future landscape on Buruli ulcer treatment (Paysage actuel et futur du traitement de l’ulcère de Buruli) a été organisé par le consortium BLMs4BU afin d’offrir un forum à tous les acteurs concernés par le développement de médicaments contre cette maladie pour discuter des schémas de traitement prospectifs, y compris les essais cliniques actuels et l’utilisation potentielle de Telacebec.


Les parties prenantes du projet ont également organisé la première réunion du consortium le 1er avril. Cette réunion a permis de connaître l’état actuel du projet. Elle a aussi permis de présenter l’essai clinique dans chaque pays et de discuter des perspectives et des recommandations pour relever les défis rencontrés.